La Suisse à VTT

La Suisse à VTT: étapes 1 et 2

Dimanche 23 avril 2017. 90 kilomères, 2200 mètres de dénivelé positif

Réveil à 5h du matin après une nuit agitée dans un mélange de doute et d’excitation… le matériel est prêt: une tente, un sac de couchage, un matelas de sol, un t-shirt de rechange, une couverture de survie, le téléphone, un slip, la frontale, mes feuilles de cours (eh oui, pas question de laisser tomber ma formation), la nourriture et de l’eau. J’enfourche mon vélo dans la fraîcheur du matin et je rejoins la gare, deux villages plus loin. C’est parti pour Bâle!

J’arrive à 8h30 et je me perds quelque peu dans la ville avant de retrouver les balises de mon itinéraire. Ce sera des petits panneaux rouges avec le numéro 3 qui m’indiqueront le chemin à prendre! ça parle suisse-allemand dans cette région et je ne comprends guère les encouragement que les promeneurs me lancent, mais je les remercie avec mes quelques connaissances scolaires qu’il me reste d’Allemand et les deux-trois mots de « schwyzerdütsch » que je connais.

A peine quelques kilomètres presque à plat dans les jambes que je tourne au rond: les panneaux m’indiquent un chemin qui me fait revenir sur mes pas en une boucle infinie! Je me lance dans une discussion compliquée (en Allemand rien n’est facile 😉 ) avec un cycliste qui m’explique la suite de l’itinéraire, que je retrouve un peu plus loin. Je commence une montée douce au-dessus de la plaine. Cela fait du bien de trouver le calme de la forêt, la montagne. J’économise mes forces, mais tout roule et malgré quelques hésitations sur le chemin à suivre je m’y retrouve et je redescends sur Laufen, ce qui est normalement déjà une étape de l’itinéraire pour les gens qui suivent le guide.

Je remonte sur les hauteurs par un chemin bucolique ponctué de quelques mignons petits villages. Mon dos, avec le poids du sac, commence à faire sérieusement mal, tout comme mes rotules qui deviennent un peu sensibles. J’ai certes l’habitude de faire du VTT mais pas avec autant de kilos sur le dos. Je serre les dents et j’essaie de régulièrement m’étirer. Il va falloir faire des exercices de gainage ces prochains jours pour bien protéger ma colonne vertébrale! Je passe la « Röstigraben » et quitte ainsi le Schwyzerdütsch pour retrouver le Français, ce qui est bien pratique si je dois à nouveau demander mon itinéraire!

Le sentier redescend en pente folle sur Delémont où je prends une sacrée vitesse et la douleur est oubliée! Delémont, petite ville jurassienne qui est normalement la deuxième étape de cet itinéraire. J’y rejoins Pascal Bourquin qui m’y attend pour m’offrir un verre. Pascal est un sacré bonhomme qui parcourt l’entier des chemins pédestres suisses à pied, soit 65’000 kilomètres! La discussion et la petite pause me revigorent et je repars pleine d’énergie pour grimper sur la crête. Je pose ma tente quelques kilomètres plus loin, sur un petit promontoire rocheux, seule au  monde. La vue est splendide et je profite du calme et de la quiétude du lieu. Le soleil se couche et je révise mes cours à la lueur de ma frontale. Bien vite mes yeux se ferment tout seuls et je m’endors rapidement dans la nuit glaciale des hauteurs jurassiennes.

Je me réveille quelques heures plus tard en raison du froid. Il doit faire largement en-dessous de 0°C, environ -5°C. Je sors la couverture de survie et la rajoute sur mon sac de couchage. La différence est frappante et je me réchauffe bien vite. Je me rendors.

 

Lundi 24 avril 2017. 85 kilomètres, 2000 mètres de dénivelé positif

Le soleil me réveille à 6h30 du matin mais il me faut une bonne demi-heure pour me décider à quitter la chaleur douillette du sac de couchage, empaqueter mes affaires et plier ma tente. Il fait froid, je grimpe tout de suite sur mon vélo, je prendrai le petit-déjeuner une fois en plaine. J’ai mal aux fesses et je fais le premier kilomètre en danseuse, incapable de m’asseoir sur la selle du vélo! Finalement je me réhabitue et je me lance dans une descente effrénée qui me coupe le souffle. Je croise un renard au détour d’un virage et durant presque cinq minutes il court devant mon vélo… magique…

J’arrive en plaine et le sentier rejoint la route. Pas de panneau d’indication… J’ai un mauvais pressentiment. Une voiture passe par là et je demande à la conductrice la direction de Saint-Ursanne.

-Saint-Ursanne? Oui, c’est de l’autre côté du col, il vous faut remonter la route, mais je vous préviens, ça grimpe!

Je réalise alors mon énorme erreur. Dans l’euphorie de ma descente j’ai sans doute raté une bifurcation et il va falloir remonter tout ce que j’ai descendu! Mon moral prend un gros coup mais je reprend le chemin en sens inverse et me tire péniblement jusqu’en haut du col. Que de temps et d’énergie perdus! Heureusement le soleil et la belle descente sur le bon versant cette fois-ci me rendent ma bonne humeur. Je prends mon petit-déjeuner (du quinoa qui a de la peine à passer…) dans le charmant petit village de Saint-Ursanne, normalement troisième étape du périple. J’attaque ensuite la grosse montée sur le plateau des franches-montagnes, en direction de Saignelégier. Le sentier est caillouteux et grimpe dur, je suis obligée de porter le vélo une bonne partie. Je transpire de partout et j’arrive à bout de mes réserves d’eau.

Je croise un ouvrier dans une petite ferme au trois-quarts de la montée qui me fait signe qu’il ne comprend pas le Français.

« Moi, Bulgare ». Je lui montre ma gourde et lui fais signe que j’ai soif. Il comprend et la remplit joyeusement. Il ne parle pas ma langue et pourtant avec ses gestes il me fait signe qu’il me souhaite tout de bon pour la suite. Je le remercie pour sa générosité. C’est reparti et je rejoins le plateau après un dernier effort.

Les franches-montagnes, région des pâturages verts à perte de vue et des chevaux du même nom me permettent un bon répit sur des sentiers légèrement vallonnés. Je croise un deuxième, puis un troisième renard. Je refais une petite erreur de parcours qui me coûte quelques kilomètres et je rejoins Saignelégier, qui est pour la plupart la quatrième étape. Lors d’une petite descente à la sortie du village, j’entre en collision avec une guêpe qui me pique à deux reprises en plein front. Avec les secousses des sentiers, la tête me lance et la douleur n’est pas des plus agréables!

Je continue en direction de Tramelan où je rejoins une amie, Olga, qui m’accueille tout sourire avec un énorme verre de sirop. Je discute avec elle de la suite du trajet. Elle est de la région et me conseille pour la suite de l’itinéraire. L’erreur du matin m’a coûté cher et je suis un peu juste avec mes horaires sachant que je dois être rentrée tôt pour enchaîner avec du babysitting! On convient ensemble que le plus simple est que je coupe avant la Chaux-de-Fonds pour redescendre sur Saint-Imier.

Je quitte la chaleur de son accueil pour continuer ma route. Une dernière montée (après une nouvelle petite erreur de parcours) sur le Mont-Soleil, montagne couverte d’éoliennes, et je redescends à toute allure sur le petit village de Saint-Imier.

C’est reparti pour une semaine de travail avant la suite des mes aventures, dimanche prochain!

Rencontre avec Olga
Mal aux fesses! 🙂
je confirme, j’ai bien rencontré un Bourquin à Delémont! 😛
le long du Doubs
mon petit coin pour la nuit
Mont-Soleil
et c’est parti pour la nuit!
le long du Doubs
rencontre avec Pascal Bourquin

 

 

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