La Suisse à VTT

La Suisse à VTT: étapes 11 & 12

Badaboum ! Oups !

Voilà un peu près à quoi ressemblait le bruit de ma drôle de chute le mercredi 12 juillet.

C’était à la fin de ma journée de travail. Il était 19h20 et je m’apprêtais à rentrer chez moi. Je monte sur mon vélo devant le magasin, la chaîne se coince. Me sentant tomber sur le côté je tente de déclipser mes pieds mais je n’ai pas assez de temps et je viens heurter le sol sur le côté gauche.

La chute s’est passée comme au ralenti, presque en douceur. Pas une seule éraflure il semblerait. Je jette un coup d’œil à mon genou, et là, je crie à un monsieur dans la rue de venir m’aider.

Deux larges plaies ouvertes de part et d’autre de mon ancienne cicatrice, me narguent tandis que le sang dégouline jusqu’à mon pied.

Arrivée au CHUV, après plusieurs points de suture, le verdict: « Il faut que tu restes la jambe immobile et tendue pendant deux semaines minimum. On va te mettre une attelle. »

Hein??

A Madagascar, le lendemain de mes points de suture j’avais marché dix kilomètres en m’aidant d’un bâton de bambou et cinq jours plus tard je courais comme une gazelle.

L’inconvénient avec l’immobilisation d’un membre c’est que les muscles fondent comme neige au soleil. Mon médecin traitant m’a troqué l’attelle traditionnelle contre une attelle articulée qui me permet de plier le genou de 15°. Ceci me permet d’éviter de perdre trop de musculature.

J’ai attendu donc le dimanche 20 août pour repartir de plus belle sur mon VTT. Je me rends compte une fois en selle que la suspension arrière s’est cassée durant ma chute en juillet et que je n’arrive plus à la bloquer. Je monte donc la selle de quelques centimètres et décide de quand même partir. Je pédale ainsi sous un soleil timide de Sarnen à Beatenberg, soit 87 kilomètres et 2900m D+. L’itinéraire est essentiellement constitué de routes et larges sentiers forestiers et je ne rencontre pas de difficultés particulières. Arrivée vers Beatenberg, je cherche pendant plus d’une heure un endroit sur les hauteurs du village où planter ma tante. Ce ne sont que des endroits privés ou alors bien trop pentus. Je décide donc d’installer la tente pour la nuit au camping municipal. Le tout monté, je me mets à la recherche d’un endroit où manger ou d’une épicerie pour acheter un petit quelque chose.

Rien… Tout est fermé

Cela fait depuis le matin que je ne mange que les barres énergétiques Mulebar pour l’effort, et même si elles sont délicieuses je ne peux plus les voir. Je me couche donc le ventre vide, en espérant que le lendemain matin je trouve quelque chose à me mettre sur la dent. Les silhouettes du Mönsch, de l’Eiger et de la Jungfrau me consolent tout de même, car j’étais passée au pied de ces trois majestueuses montagnes lors de ma traversée de la Suisse en trail avant mon opération du cœur.

 

Lundi 21 août, je me réveille au frais dans mon sac de couchage. Aujourd’hui je vais prendre direction Charmey, soit 92 kilomètres et 2800m D+ de chemin plus loin. A 6h30 le matin, le camping est encore endormi quand je range le tout dans mon sac et que je remonte sur mon vélo. Je descends sur Thoune où je trouve de quoi remplir enfin mon estomac. Je continue ensuite la route qui passe par de magnifiques sentiers… du pur bonheur! Je croise un vttéiste du coin qui me montre les plus beaux coins de sa région, waow! Le cadre et les singletrails sont juste magiques. On descend à vive allure parmi les racines et les cailloux lorsque j’entends un « BOUM ».

Je n’ai pas le temps de comprendre ce qu’il se passe que je me rattrape avec la main sur l’avant et atterrit sur le sol. Le tubeless du vélo a explosé. Je vérifie que je n’ai rien… Une légère douleur à l’épaule mais pas une égratignure. L’ami cycliste du moment m’aide à faire les réparations nécessaires sur le vélo et c’est reparti de plus belle. Nos chemins se quittent et je ne suis plus très loin de l’arrivée, dans la région du Schwarzsee lorsque mon pneu se dégonfle à nouveau brusquement d’un coup. Je n’ai plus de matériel de rechange et je pousse à pied le vélo pour les 300 dernières mètres de dénivelé positif et la traversée de la Röstigraben avant l’arrivée. VICTOIRE!

J’ai terminé ainsi cette 2ème traversée de la Suisse qui m’a menée à travers les Alpes de Rorschach à Montreux, soit 451 kilomètres pour 15’400 mètres de D+!

Le lendemain, la douleur à l’épaule s’est faite plus vive. Après une visite médicale, il s’avère que mon tendon de l’épaule a été légèrement lésée dans la chute et qu’il me faut attendre quelques jours avant la reprise du VTT.

A très bientôt donc, dès que j’ai le feu vert c’est repart pour la dernière et la plus ardue des traversées: De Scuol à Aigle!

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