La Suisse à VTT: étape 13
Dimanche 10 septembre : 40 kilomètres, 1600D+
Après 6h30 de trajet en train, me voici au départ de Scuol pour une nouvelle traversée qui me mènera jusqu’à Aigle. Je monte lentement à travers des forêts et vallées dignes du Canada. Il y a de la neige, de la boue et mon sac à dos est très lourd avec tous les habits de rechange, mon classeur de cours à réviser ainsi que le matériel de camping (plus de 10kg). Je suis au milieu de nul part, loin de tout dans des paysages très sauvages et magnifiques. Il ne fait pas loin des 0°C et je suis contente d’être suffisamment habillée…
Arrivée sur le col, après à peine quelques mètres de descente mon tubeless éclate. Décidément je suis maudite! Épuisée par le froid, trempée jusqu’aux os, je décide de camper là après être descendue juste sous la limite de la neige.
Je plante ma tante au milieu d’un magnifique panorama rempli de marmottes. Je me change, mange ma salade de pâtes et tente de me réchauffer dans mon duvet tout en révisant pour mon examen du surlendemain.
Le soir tombe et les températures descendent sous les 0°C. Je tremble de froid et sors la couverture de survie qui, malgré la condensation, me permet de me réchauffer et m’endormir.
Lundi 11 septembre
Je me réveille en douceur sous le chant des oiseaux et le bruit des marmottes qui gambadent autour de ma tente. Il y a un magasin de vélo pas loin en bas dans la vallée et je pense m’y rendre. Malheureusement mon épaule est douloureuse et mes articulations sont endolories avec les températures glaciales. Je fais quelques pas autour de ma tante et je m’éclate le nez par terre, les chevilles devenues si fragiles avec le froid. Je maudis ma maladie. Je me relève et retombe, incapable de tenir sur mes pieds, les articulations en feu.
Après quelques échauffements je me relève et me tiens au vélo que je roule à mes côtés quand mes pieds se tordent. Je respire et admire le diaporama pour apaiser mon esprit et mon corps et ne pas me laisser emporter par les sombres pensées qui m’envahissent.
Le soleil réchauffe gentiment l’atmosphère et je retrouve mon corps solide comme je l’aime. Je traverse le très mignon village de Lü avant d’arriver à Fuldera.
Je laisse quelques instants se détendre mes muscles dans un ruisseau et je prends la décision, au vu de mon épaule douloureuse, de ne pas faire réparer mon VTT et de rentrer chez moi en attendant le weekend prochain pour continuer en meilleure forme.
Mercredi 13 septembre
Je fais un footing par monts et par vaux aux alentours de chez moi. J’ai de super sensations et je profite d’accélérer dans la descente quand soudain ma cheville se tord et mon corps vient s’écraser sur le sol, les poumons stoppés dans leur élan.
La douleur me fait monter les larmes aux yeux. Ma cheville est toute gonflée et mes côtes m’entaillent.
Je suis à deux doigts d’éclater en sanglots. Je m’assieds sur le bord du chemin et respire profondément.
J’en peux plus de ma maladie.
Mais pourquoi je n’ai pas le droit de vivre sans douleurs, pourquoi est-ce que je dois toujours autant souffrir, pourquoi ça ne s’arrête jamais ?? Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter autant d’épreuves??
Mon esprit me plonge dans les abîmes tandis que je clopine pour rentrer chez moi, traînant ma jambe inutilisable derrière moi, le thorax défoncé.
Une visite chez mon (super) docteur confirme l’entorse. Il y a une probable rupture du tendon péronien profond. Je discute avec le chirurgien qui met une contre-indication ferme à l’opération en raison de la fragilité de mes articulations.
C’est donc parti intensivement pour la physiothérapie, ce qui n’est pas sans me rappeler mes débuts en sport, et très rapidement la douleur diminue.
Feu vert du doc pour retourner à vélo le 1er octobre ! Youpiiiiiii !!!
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