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Etape 3: Une attente pénible

«extrait de mon journal intime. J-19, le 16 mars 2016»

On va m’endormir, casser mon sternum en deux, rafistoler mon cœur et je me réveillerai (ou pas) dans une salle pleine de tuyaux et de bipbip, hors du temps. La nuit, au moment de m’endormir, la peur me saisit. Je n’ai pas tellement peur de l’operation en elle-même mais du réveil, un tube dans la gorge, un autre dans le nez, plusieurs dans le cou, un dans le pli de l’aine, un pour la vessie, etc. J’ai la phobie des tuyaux dans le corps, ça me rappelle des très mauvais souvenirs douloureux. Épuisée, je m’endors.

Je me réveille au milieu de la nuit, en larmes et en sueur. Toujours le même cauchemar…

Je me trouve enfermée dans le souterrain d’un château. Il s’agit d’un labyrinthe, au fur et à mesure que j’avance, les issues se ferment derrière moi. Il fait froid et presque nuit. Au début il y a quelques traces de sang frais le long des murs et plus j’avance plus il y en a. Au bout d’un moment les parois des murs ne sont plus que du sang très foncé qui coule en abondance. Je me réfugie dans une salle où je vois quelques chose d’horrible (je ne sais pas quoi) qui me réveille.

Heureusement les journées je suis tellement occupée par mon travail que je ne pense presque plus à tout ceci. C’est ce qui me permet de garder le cap, continuer à mener une vie normale, avoir le moins de temps possible sans rien. Mais à mesure que le temps passe, la peur grandit et j’aspire chaque sourire, chaque regard bienveillant comme une drogue qui permet de ne pas me laisser engloutir par l’angoisse qui m’envahit.

 

Attente opération, Opération cauchemar, Peur intubation