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Ca va mimi ?

C’était samedi soir, après une magnifique sortie trail avec mon équipe de course à pied. Il était tard, je manquais de sommeil. Et là, sans crier gare, les souvenirs du passé me sont revenus en pleine figure, détruisant les étoiles dans les yeux que m’avait données cette belle journée. J’étais entourée par mes amis de la course à pied et pourtant je me sentais seule et je souffrais. Je restais un peu en retrait, incapable de partager aux autres mon ressenti. Je me suis toujours répétée que mes problèmes ne concernent que moi et qu’il est hors de question qu’ils touchent mon entourage.

Ma pote Maya, ma grande sœur de cœur, remarqua mon état et cela me fit du bien de me confier à elle. Le lendemain matin, remise de ma tristesse, j’étais assise sur l’herbe devant le chalet, en train de rigoler avec l’équipe. Et là, je commençais à observer l’environnement dans lequel j’étais. Entourée de magnifiques montagnes, au soleil. Je regardais les personnes autour de moi et je recevais des sourires, je voyais leurs yeux briller, je les entendais rire, me faire des blagues, me faire une tape sur l’épaule… Et c’est là que je me rendis compte de la chance que j’avais de recevoir tant de bonheur aujourd’hui.

Je repensais au chemin parcouru, je venais de tellement loin… Avant, je n’étais rien, ni personne. Une gamine un peu perdue cherchant comment combler ce grand vide en elle, là où normalement les parents mettent plein d’amour. Incapable d’avoir des relations normales, car je ne connaissais que la violence et le chantage affectif. Je faisais tout ce que je pouvais pour obtenir de la reconnaissance de mes parents mais ce n’était jamais assez bien. Je me levais la nuit et j’écoutais discrètement ce qu’ils disaient sur moi: il fallait m’exorciser car j’étais possédée, il fallait que j’aille en asile psychiatrique, ou alors j’entendais ma mère se demander ce qu’elle avait fait pour mériter une fille comme moi.

Ma plus grande douleur ne venait pas des coups, des séquestrations, des moqueries, des privations de repas, des jours où je n’avais pas le droit de dormir à la maison, etc. mais surtout du fait de ne jamais voir un amour sincère ou de la reconnaissance dans les yeux de mes parents. Je retournais alors dans mon lit et je pleurais jusqu’à m’endormir. Je voulais tellement avoir des amis mais je n’y arrivais pas, je n’avais reçu aucune notion du respect dans les relations, et surtout de la liberté à l’autre d’être autre. Il m’aura fallu un long, un très long chemin…

Mais j’ai eu tellement de chance, il y a toujours eu quelqu’un à mes côtés pour me montrer la voie à suivre et pour m’encourager. Que dire aujourd’hui de toutes ces choses que je reçois chaque jour de vous tous! Merci, merci du fond du cœur, pour tous ces sourires, ces fous rires, ces câlins, ces petites attentions qui sont les plus belles richesses que j’ai jamais reçues. Vous m’avez donné les plus beaux cadeaux et ils me touchent bien plus que vous ne pouvez l’imaginer… Continuez seulement à me sourire, mais n’hésitez pas aussi à continuer à m’offrir du chocolat et des gâteaux (et des caramels!)

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